Le sol, les fondations ou les structures d’ouvrages sont des corps inertes. En effet, ils sont généralement composés de matières minérales. Il ne s’agit donc pas à première vue d’organismes vivants.
Pourtant, tout au long de leur existence, ces réalisations subissent de multiples agressions extérieures : humidité, corrosion, vieillesse, variation de température, mouvements du sol, cataclysmes… Ces désordres entrainent ainsi des changements plus ou moins visibles et plus ou moins graves sur la qualité de ces structures. Et de telles altérations peuvent venir remettre en cause leur intégrité globale et leur pérennité.
Les fondations composent le socle d’un bâtiment ou d’une construction, la base sur laquelle toute la structure repose. On comprend aisément que la performance de la construction tout entière dépend de la qualité des fondations.
Voilà pourquoi, il est important de prendre soin de ces matériaux et veiller à ce qu’ils ne tombent pas malades. Comme pour l’être humain, on misera sur le préventif pour consolider ou éviter les maladies, et le curatif pour les soigner et les traiter.
Fissures
Dans n’importe quel ouvrage, les fissures ne doivent jamais être prises à la légère. Elles révèlent souvent des désordres relativement graves, surtout si ce sont des fissures structurelles.
Généralement, ces dernières pointent du doigt de vives tensions dans la maçonnerie, fragilisant complétement l’édifice. Pour remédier à ces désordres, il faut en tout premier lieu en déterminer l’origine.
Comment identifier une fissure structurelle ?
Comme son nom l’indique, cette fissure touche à la structure de l’ouvrage. Elle est généralement visible de l’extérieur. Elle peut être extrêmement grave si elle traverse la paroi de part et d’autre. Une telle scission entraine également des risques d’infiltrations d’air et d’eau. A ne pas confondre avec une fissure superficielle ; cette dernière étant principalement localisée sur un enduit. Plusieurs causes à ces fissures : la sécheresse, l’abondance ou le manque d’eau dans le mortier, des mouvements de la dalle plancher, mouvements de terrain…
Incendie/Explosion
Aucun ouvrage n’est à l’abri des méfaits du feu. Feu domestique, accidentel ou naturel, l’incendie vient forcément fragiliser partiellement ou totalement l’édifice.
Il faut cependant noter que le feu va agir de différentes manières sur les matériaux:
- provoquer la combustion de matières directement ou indirectement liées aux structures.
- entrainer la fusion de certains métaux qui a leur tour vont venir rompre ou fragiliser certaines zones.
- encrasser des parties de l’ouvrages à cause des fumées et de la suie, et perdre ainsi la couche de protection naturelle des matériaux.
- augmenter la porosité de la matière.
- dilater des pièces à la suite d’une chaleur excessive, parfois supérieure à 1.000°C.
- morceler la matière par le souffle et la pression provoqués par une explosion.
Etanchéité
L’eau et l’air sont les 2 principaux ennemis de toute structure métallique, bois ou béton. En effet, ces deux fluides viennent modifier l’intégrité d’une structure sèche et propre. Cette attaque peut parfois être très rapide, selon le lieu d’exposition, selon l’inclinaison verticale ou horizontale du plan…
Généralement, une structure qui laisse passer l’air est une structure qui laisse passer l’eau et réciproquement.
Lorsque l’eau pénètre, elle va lessiver les sols ou les murs les rendant ainsi très poreux. En stagnant, l’eau peut moisir et générer des maladies liées aux champignons. Dans les zones habitées, ces moisissures sont souvent accompagnées de mauvaises odeurs.
Le gel va venir accélérer cette porosité et transformer de minuscules trous en véritables fissures.
Enfin, l’air et le vent qui peuvent s’engouffrer, vont engendrer des gênes allant du simple inconfort, d’isolation thermique peu performante, jusqu’à des prises au vent très fortes, notamment en cas de tempête.
Affaissement
Erosion du sol ou construction sur une ancienne nappe phréatique ? Vous constatez que votre maison ou que votre ouvrage bouge avec le temps.
Les causes ? Une importante sécheresse isolée ou répétée, de grands arbres à proximité de votre bâtiment, des vibrations provoquées par la circulation (autoroute, rails, …).
Vos fondations sont peut-être construites sous le niveau de la nappe phréatique du sol qui l’entoure. Combiné à un mauvais drainage pour l’évacuation d’eau, le matériau peut subir un effet de lavement. Cette opération se produit généralement sous la dalle de béton du sous-sol, et entraîne un affaissement de la structure dans son ensemble.
Comment reconnaître une structure instable ?
4 symptômes qui ne trompent pas.
- Les portes se ferment mal, malgré des efforts répétés pour les réajuster.
- Les fenêtres sont coincées.
- Certains angles montrent des signes de non-étanchéité.
- Vous constatez des fissures extérieures.
Effondrement
L’effondrement est sans doute la défaillance structurelle la plus grave car elle signe la réduction en morceaux de tout ou partie d’un édifice.
Ce résultat très concret va sans doute venir perturber le diagnostic. Il va falloir remonter le temps… En effet, l’effondrement peut être brutal et sans symptômes annonciateurs. A l’opposé, l’effondrement peut faire suite à une négligence, une ignorance ou une minimisation de ces symptômes.
Causes brutales ou durables, l’impact sur l’ensemble de la structure pourra s’en trouver plus ou moins important.
Enfin, par nature l’effondrement une fois constaté, ne pourra être que réparé. Mais s’il est limité ou partiel, il pourra permettre d’éviter d’autres effondrements de parois annexes, et donc de sauver ce qui peut l’être.
Eboulement
Un éboulement est une désolidarisation soudaine d’une structure sur une vaste surface. Cette rupture s’accompagne d’une chute massive de matériaux.
Comme dans le cas d’un effondrement, l’éboulement est parfois réparable. Il convient alors de localiser et de comprendre assez rapidement l’origine de cet écroulement pour le réparer et/ou en limiter ses impacts.
Les éboulements surviennent principalement lorsque la cohésion du terrain n’est pas garantie. Certains facteurs peuvent venir aggraver ce phénomène : vibrations, surcharge, hygrométrie et température.
Infiltration
Revêtements poreux ou systèmes de réservoirs avec injection d’eau latérale, toutes ces techniques permettent d’utiliser et de maîtriser le mécanisme de ruissèlement de l’eau. Lorsque ces mécanismes fonctionnent correctement, l’eau est guidée à travers ou autour des matériaux afin de la récupérer puis de l’évacuer.
Mais parfois, ce circuit de récupération ou de stockage est perturbé. La matière devient perméable par endroit, laisse apparaître des fissures ou créée de nouveaux circuits non prévus. L’eau pénètre alors temporairement ou durablement la matière. C’est ce que l’on appelle une infiltration.
Les dégâts engendrés peuvent être multiples ; du simple désagrément olfactif ou visuel, au pourrissement de matériaux, jusqu’à la fragilisation complète de la structure.
Sécheresse
La sécheresse des sols ou des structures bétons est un réel problème pour la viabilité des ouvrages. Le trop d’eau et le manque d’eau conduisent généralement aux mêmes conséquences…
Comme sur un sol très sec de plein été, une structure qui subit la sécheresse va venir se craqueler. Les fondations, quant à elles, auront tendance à se rétracter, notamment celles situées sur des nappes phréatiques argileuses. Quelques millimètres de mouvement liés à cette contraction peuvent suffire pour modifier les inclinaisons, les fixations…
Fissures et contractions vont donc perturber la résistance, l’équilibre et l’étanchéité des différents supports.
Vieillissement
Le temps est sans doute l’un des ennemis les plus redoutables des matériaux. Structure organique ou minérale, l’usure est partout.
Bien sûr, les matériaux de structure ne sont pas des êtres vivants, mais ils subissent comme les autres, les affres de la vie environnante (pollution, climat, vibrations, éclats…). Le vieillissement est progressif et régulier. Mais bizarrement, les effets ont parfois tendance à se révéler subitement, après le passage d’un point de non-retour.
Travailler sur le vieillissement des structures c’est aussi avoir l’œil pour déceler les vieillissements naturels sains, et prévenir les vieillissements accélérés anormaux.
Sismologie
La plupart des zones habitées connaissent une activité sismique plus ou moins grande. En France, tout le pays est concerné par les risques de séismes, notamment les zones montagneuses (Alpes, Pyrénées, région PACA, Massif-Central, Alsace, Bretagne…). A contrario, les bassins aquitain et parisien seront relativement épargnés.
Les vibrations provoquées par une activité sismique peuvent être plus ou moins dévastatrices. Tantôt elles sont à peine perceptibles par l’être humain. Seuls certaines espèces animales les détectent, et bien entendu la plupart des sismographes. A partir d’une certaine magnitude, le séisme ne fait plus aucun doute. Le Bureau Central Français de Sismologie viendra valider son intensité.
Mais à intensité égale, les ondes issues de ces vibrations peuvent être plus ou moins destructrices. Verticales ou horizontales, distance de l’épicentre… Tous ces facteurs viendront donner des informations pour établir le diagnostic précis et anticiper ou corriger les méfaits.